Les frais de relèves d’un enseignant au Cameroun
Les frais de relèves d’un enseignant au Cameroun
Au Cameroun, on a tendance à considérer les fonctionnaires comme des privilégiés (ce qui n’est pas entièrement faux). On envie la stabilité de leur emploi, la régularité de leur paye et beaucoup d’autres avantages réels ou imaginaires. Parmi ces privilégiés figurent en bonne place les enseignants qui, selon plusieurs, sont grassement payés pour fournir un minimum d’efforts (ils auraient quelques jours de travail seulement par semaine, et trois mois de vacances payées). Ce que beaucoup d’entre nous ignorent, c’est que le métier d’enseignant au Cameroun est un vrai chemin de croix, et qu’il faut s’armer de courage et de patience pour pouvoir tenir la distance.
Concours de patience
Immédiatement après la sortie des écoles normales, les jeunes enseignants sont affectés – dans des coins enclavés pour la plupart. Pour y aller, le ministère met à leur disposition les frais de relève, une somme d’argent calculée en fonction de la distance entre le lieu de formation et le lieu d’affectation, et remise à l’enseignant pour lui permettre de rejoindre son poste d’affectation. Ça, c’est le principe : sur le terrain c’est autre chose, les délégués régionaux des enseignements secondaires, qui depuis quelques années sont chargés du paiement de ces sommes, ne sont généralement pas pressés de les verser aux intéressés. Donc, il faut attendre. Attendre que le délégué veuille bien signer les documents nécessaires au payement des fameux frais. Généralement, découragés d’attendre tous les jours devant la délégation, les enseignants se résolvent à rejoindre leurs postes à leurs propres frais. « L’argent est bon à tout moment », dit-on chez nous. Juste que le jour où ils seront payés (parfois un an après, parfois jamais), ils se rendront compte que les montant ne varient plus en fonction de la distance, mais dépendent plutôt du bon vouloir du délégué régional.
Mais le plus dur reste à venir, car si les listes d’affectations sont généralement disponibles en ligne dès le jour de la sortie de l’école, la prise en charge, quant à elle, reste une donnée floue. Il faut attendre en moyenne deux ans pour que le dossier d’intégration suive son cours, tout en espérant qu’il ne disparaisse pas dans les bureaux poussiéreux du Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative (MINFOPRA), auquel cas il faudra reconstituer le dossier en entier et recommencer le processus à zéro. Puis, il faut attendre, attendre, attendre. Mais pire, il faut travailler en attendant. Il faut être au poste, se vêtir convenablement, se nourrir, se loger, et avoir un rendement satisfaisant. Tout ça, le ventre et les poches vides. Au quartier, on vous dira, « Oui, mais après ton rappel sera plus consistant ». La bonne excuse ! Et en attendant, les bailleurs laisseront-ils ces enseignants vivre dans leurs maisons pour rien ? Les taximen les transporteront-ils à crédit ? Les bayam-sellam (revendeuses de denrées alimentaires) leur donneront-ils des vivres pour leurs beaux yeux ? Ceux qui sont dont las d’attendre et qui veulent booster l’évolution de leurs dossiers doivent laisser quelques billets…
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